Quand l'immobilisme est un principe...l'action devient un mot d'ordre !

Alors que le monde est en train de traverser un moment crucial, durant lequel des jeunes ont impulsé des révolutions qui

font tomber les dictateurs les uns après les autres sous la pression de la rue, les français restent passifs...pourquoi ?

Pourquoi nous aussi ne descendons-nous pas envahir les dédales de béton qui forment nos villes ? Pourquoi ne sortons-nous pas de notre passivité ? Pourquoi ne relevons-nous pas la tête pour refuser ces conditions de vies qui se dégradent à vue d'œil sous prétexte qu'il faut maintenir à tout prix la croissance économique ? La situation n'est pas la même arguent les uns, nous ne sommes pas sous le joug d'une dictature diront les autres...bien sur la France n'est pas une dictature dirigée par un tyran, cependant les raisons ne manquent pas pour se soulever et revendiquer un changement radical de notre société. Bien que n'étant pas sous un régime totalitaire comme au Myanmar (ancienne Birmanie) le système dans lequel nous vivons s'apparente fortement à une dictature institutionnelle. Houla ça part en couille là...vous entends-je déjà crier. Cependant examinons ensemble le pourquoi du comment de mes propos...l'état des lieux ne sera bien sûr pas exhaustif faute de place dans le journal mais il faut bien commencer par un bout.

  Quand les politiques oublient le peuple

Attardons nous sur les scandales à répétition, sabotages, propos racistes, abus de biens sociaux et autres conflits d'intérêts qui composent la longue liste des délits commis par nos hommes (et femmes) politiques depuis une trentaine d'années. Ces personnes prétendument élues pour représenter le peuple et veiller à la sauvegarde de ses intérêts ne cessent d'abuser de leur pouvoir pour s'enrichir et protéger l'ordre économique en place. Alors que le citoyen lambda se verra fiché à travers la prise de son ADN pour chaque petit délit commis,le délit d'initié (délit boursier que commet une personne qui vend ou achète des valeurs immobilières ou boursières en se basant sur des informations dont ne disposent pas les autres) reste insoumisà cette réglementation. Il suffit de regarder la télévision ou de lire les journaux pour se rendre compte à quel point nos plus hauts hommes politiques (notre cher Sarkozy inclus) sont corrompus.

En 1985 le Rainbow warrior, un bateau de l'ONG Greenpeace, fut coulé dans le port d'Auckland en Nouvelle-Zélande par les services de la DGSE (les services de contre espionnage français) alors que se préparait une campagne contre les essais nucléaires dans le pacifique. François Mitterrand, qui était alors président de la république, donna son autorisation pour couler ce bateau appartenant à une « organisation gênante » vu le poids du lobby de l'énergie nucléaire en France. Cet exemple met en exergue le déterminisme duquel font preuve nos dirigeants pour ne pas compromettre les intérêts des grandes firmes qui boostent l'économie de notre pays. La philanthropie n'est pas une valeur bienvenue quand l'argent vient se mêler au pouvoir.

Rappelez vous, en 1991 un autre gros scandale sali l'image de nos politiques...l'affaire du sang contaminé. Alors qu'on savait dès 1984 qu'il fallait chauffer le sang destiné à être transfusé pour éliminer le virus du sida, cela ne fut pas fait pendant 2 ans « faute de moyens »...comprenez pas rentable. Cette petite omission couta la vie à 2000 personnes. Laurent Fabius, Georgina Dufoix (la ministre des Affaires sociales de l’époque), et le secrétaire d'État à la Santé Edmond Hervé, étaient passibles de la Haute-Cour de justice mais après bien des débats, des détours, et même une révision constitutionnelle qui remplace la Haute-Cour par la Cour de Justice de la République (CJR), Laurent Fabius et Georgina Dufoix sont relaxés par la CJR, le 9 mars 1999, Edmond Hervé condamné, mais dispensé de peine. Entre temps en 1998 la cour de cassation a modifié les champs d'accusation pour empoisonnement de manière à ce qu'on ne puisse pas condamné les personnes n'étant « pas directement responsables » de l'empoisonnement...impossible donc pour les familles de victimes de porter plaintes contre les coupables ! Est-il normal que l'on ne soit pas jugé pour ses crimes ? Peut-on donc tuer impunément 2000 patients sans être poursuivi ? Réponse, en France si vous avez assez de contacts influents et un peu d'argent à passer en sous main oui. Les dictateurs tuent ouvertement leurs peuples en leur tirant dessus à l'arme lourde, chez nous on les tuent indirectement pour l'argent...pour faire des économies.

Même notre président se fout aussi des français, un seul exemple ? Le 1er janvier 2008 il augmentait son salaire de 170% (passant de 7 084 euros à 19 331 euros) alors qu'il prévenait les français durant un discours qu'il aller falloir se serrer la ceinture...crise oblige ! De plus malgré toutes les révélations sur des affaires obscures de rétro-commissions qui ont éclaboussées notre nouveau ministre de la défenseGérard Longuet, Edouard Balladur, François Fillon et pleins d'autres ministres de l'époque dans ce qu'on appelle « l'affaire Karachi », aucun d'entre eux n'a à s'inquiéter...la justice n'a pas de preuve et piétine. Une justice à deux vitesse en France...que nenni nous clame-t-on depuis l'Élysée, la justice suit son cours et les coupables seront punis. Ha ouai d'accord, un peu comme Chirac alors, j'enrichis des proches ou des personnalité importantes qui m'ont aidé un jour ou l'autre avec l'argent public, je me fais pincer mais pas grave, je propose de rembourser une part des préjudices et j'emploie de très bons avocats qui feront surement annuler mon procès pour vice de procédure ou quelque "question prioritaire de constitutionnalité" !!

Ils ne prennent même plus la peine de se cacher pour abuser de leur pouvoir, tous ces faits ont fait la une des journaux télévisés et les français sont parfaitement au courant. Cette situation est devenue normale est acceptée par tous...banal en fait.

Vivre dans la précarité n'est pas une condition obligatoire

Les révolutions Arabes, comme on les dénomme ici en Europe, ont pris racines dans le ras bol des jeunes et de l'ensemble de la population face au chômage. En France la précarité n'a jamais touché autant de gens qu'en ce moment avec des chiffres atteignant les 5,5 millions. NON pas tant me direz-vous, ils ont dit 2 ,7 millions de chômeurs à la télé, voir 4 millions si on inclue les catégories B et C (demandeurs d'emploi ayant exercé une activité de moins de 78h durant le mois et ceux en ayant effectué plus de 78h). Ha oui mais là vous oubliez encore les catégories D et E (les travailleurs précaires justement, ceux qui sont en stage ou en contrat aidé par l'état) qui représente tout de même 600 000 personnes. Ça ne fait toujours pas 5,5 millions !! C’est bien vous êtes perspicaces, effectivement ça les fait toujours pas. Mais regardez bien comment en jouant avec les chiffres on est déjà arrivé à faire disparaître 600 000 précaires et encore 313 400 en moins lorsque l'on ne comptabilise pas les nouveaux radiés (sortis des listes du pôles emploi pour radiation administrative et la mystérieuse case autres cas dans laquelle se retrouvent tous ceux qui ne sont pas en congés maladie, à la retraite ou en congé maternité). Et voilà + 1 millions de précaires !!! Ha ben merde on nous ment...et puis pas qu'un peu en plus, ça fait quand même environ 15% de la population qui se retrouve dans la merde. Les étudiants non plus ne sont pas inscris sur ces fameuses listes...et ils sont 2 millions. Pas tous précaires loin s'en faut, mais nombre d'entre eux n'ont pas la chance d'avoir papa-maman pour financer leurs études...et sans aides financières la précarité est à leurs portes. On nous pousse à faire des études de plus en plus longues alors même qu'il n'y a que très peu de débouchés...En plus le chômage des moins de 30 ans est le plus élevé et les étudiants peuvent s'assoir sur leur retraite. Être jeune c'est le pied !

Comment dans un pays comme le notre où sur tous les frontons des bâtiments représentant le pouvoir on peut admirer ces trois beaux principes « Liberté, Égalité, Fraternité » en est-on arrivé là ? Qu'est devenu la résistance du peuple français des années 40 ou bien de mai 68 qui fait notre fierté ?

 
Poser les cadres de la répression

La résistance moi je la muselle nous lance le petit Nicolas du haut de son trône, un coup d'HADOPI et de LOPPSI et allez on prend le tout et on recommence avec la version 2 de chacune d'elles...et là vous allez faire quoi hein ? Vous tentez de vous mobiliser mais j'ai déjà mis en place toute une batterie de lois sécuritaires qui permettent d'empêcher le rassemblement de personnes (pas plus de trois la nuit). Si votre manifestation n'est pas enregistrée auprès des services administratifs (c'est à dire toléré par les lois que j'ai mis en place), vous recevrez l'aimable visite des CRS toujours prêts à faire régner le calme pour maintenir la sacro-sainte stabilité prônée par le gouvernement. Vous vouliez vivre autrement en construisant un logement écologique qui n'a que très peu d'impact sur l'environnement...mais désormais c'est interdit. Tout logement qui n'est pas soumis à une taxe d'habitation et à l'impôt foncier est prohibé et devra être détruit. Merci qui... ? sécuritaires pour contrôler la population. C'est peut être caricatural, mais à part la liberté d'expression (et encore) il ne nous reste plus grand chose d'autre que consommer et se taire.

 Alors pourquoi ?

Sincèrement, la situation n'est pas idéale. Même si pour certains tout va pour le mieux et que la grande majorité vit dans des conditions qui n'ont rien à voir avec le tiers monde, il est inutile de se leurrer : notre modèle économique n'est pas viable ! Depuis 1929 les crises s'enchaînent et les états doivent venir en aide aux banques en leur versant des sommes astronomiques pour maintenir l'économie à flot, négligeant les peuples au détriment des cours boursiers. Je sais le raisonnement est basique, les termes ne sont pas alambiqués comme dans certains articles, mais nul besoin d'être un génie pour comprendre que tout ne vas pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Inutile de se voiler la face derrière des considérations des plus terre à terre...le changement sera inévitable alors autant le provoquer avant qu'il ne soit trop tard. Beaucoup de personnes prennent les gens comme moi pour des utopistes, des rêveurs qui ne pensent pas aux conséquences d'un tel changement et qui n'ont aucunes solutions... Effectivement pauvre étudiant que je suis je n'ai pas les solutions à tous nos problèmes mais nous sommes des millions en France, de divers horizons et avec des capacités propres à chacun de nous...le changement ne se construit pas seul dans son coin mais tous ensemble. Les Tunisiens l'ont compris...même si se sont les étudiants qui ont lancé le mouvement, toutes les classes sociales s'y sont jointes (avocats, journalistes, ouvriers...) car leurs intérêts sont communs et que la situation ne pouvait plus durer. Chez nous la fracture sociale ne cesse de croître, les entreprises du CAC 40 ont vu leurs bénéfices doubler en un an passant de 40 milliards à 87 milliards...qu'avez-vous eu comme bénéfices cette année ? En quoi celle-ci est-elle exceptionnelle ? La situation n'est pas si différente de celle de la Tunisie, les puissants se jouent des lois et sont intouchables, engraissent leurs comptes en banque au détriment de la population et développent des lois

Oui mais nous on a encore la sécurité sociale, les soins gratuits pour tous, pas comme aux États- Unis... Exact. Mais pendant que nous étions dans la rue pour manifester contre la réforme des retraites, la réforme de la sécurité sociale est passée en première lecture à l'assemblée nationale. Révision des prix des consultations chez les généralistes, déremboursements de médicaments, hausse de la CSG pour les retraités (de 6,2% à 6,6%) et diminution de l'abattement sur la CSG aux actifs (5% à 3%). La privatisation de tous les services publics est en marche et ils ne nous laisseront rien... Alors mes amis qu'attendons-nous...Eux ont déjà commencé !! °o.IntrU .o° SOURCES : Le monde diplomatique Le post Courrier international Libération Greenpeace Jura libertaire