Campement alternatif d’information à Montpellier contre la LOPPSI2

Publié le par Etrange Normalite

Le 6 février « Étrange Normalité » a eu la possibilité de discuter avec plusieurs militants du collectif de« Reste à Quai », de « Don Quichotte » et des individus qui étaient présents au campement sur l’esplanade du Corum qui a eu lieu le 5 et 6 février, suite à une manifestation contre la LOPPSI2 qui a rassemblé environ 300 personnes. Voici un compte-rendu abrégé de la discussion !


Comment s’est créé le collectif ANTI-LOPPSI2 « Reste à Quai » ?
« Ça a commencé à la manif du 18 décembre à Montpellier. Ça a été créé complètement à l'arrache car personne était au courant, on l’a su deux jours avant… Les gendarmes nous ont tapés dessus sans raison, donc forcément ça a énervé les gens. Les flics ont tapé sur les femmes enceintes, les enfants, les passants et même les commerçants qui ont ouvert leurs gueules se sont fait taper dessus… Ils ont même osé casser des vitres de camions sans sommation… En fait ça a été la première manif où les gens se sont trouvés complètement spontanément, et tout le monde s’est retrouvé et a suivi un parcours très différent… Et malgré le matraquage de la police, on a décidé de faire un collectif pour s’organiser et réunir un peu tous les gens qui venaient pour des choses assez différentes, parce que la LOPPSI2 c’est les habitats nomades, les squats… donc c’est devenu le collectif Reste à Quai. Des gens avaient amené des autocollants « Reste à Quai », qu’ils avaient récupéré sur des palettes commerciales, et les ont collés sur des manifestants, et c’est devenu notre nom… A la suite de cette rencontre on a fait une première réunion, où on a parlé des habitats alternatifs, mais aussi d’autres lois concernant nos libertés… Par exemple la CGA s’intéresse plus aux lois sécuritaires et le collectif des nomades aux lois sur l’habitation…»

Vous avez fait régulièrement des réunions et jusqu’à maintenant trois manifs. La dernière était hier, le 5 février 2011, qui s'est achevée au campement au pied du Corum. D’où vient l’idée de faire un campement et qu'elle est l'idée qui se cache derrière?
« 
Faire se rencontrer des gens qui n'ont pas l'habitude de se rencontrer. Les actions à venir, on est censé les décider au fur et à mesure. Des gens viennent des Pyrénées Orientales, des gens en camions, des citadins de Montpellier, des gens qui surfent sur internet, des squatteurs, des gens qui n'ont pas l'habitude de se croiser, pas l'habitude de se parler. Parler pour identifier les problèmes des uns et des autres. Et le but est d'informer. Personne n'est au courant, il y a eu tractages aux arceaux, à la Paillade. Les squatteurs ne se sentent pas concernés, ils attendent le dernier jour pour se faire exclure de leur squat. Pourquoi nous, c'est deux pauvres jours aussi? En plus, on devait être au Peyrou... C'était un test, un début. On est moins nombreux, on s'y est pris tard ...On a envoyé une lettre à la mairie, qui est arrivée mardi sur le bureau. On a eu l'accord de la mairie avec le soutien des élus, du NPA et d'Europe Ecologie. L'idée c'est de sensibiliser et peut-être de reproduire ça plus longuement une prochaine fois avec une dimension artistique. Mais le tout c'est de faire venir les gens et d'informer et c'est long en fait, car tout le monde est très isolé, soit devant leur télé, soit dans les camps, dans les boîtes... Beaucoup de gens l'ont appris la veille pour la manif du 18 décembre. L'information, ils essayent de la tuer. Il n'y a pas de raisons que la mairie refuse l'autorisation pour un nouveau rassemblement, mais ça serait peut être bien de changer de ville ou que toutes les villes le fassent en même temps. La prochaine idée qu'on aurait, serait de diffuser un film au Diagonal ou à l'Utopia sur l'échappée nomade et toucher le public pour mener une conférence/débat après le film.»

Quel est le bilan du campement?
« Il y a eu pas mal de monde à la manif, pas mal de monde est resté pendant un moment. J'ai trouvé ça cool qu'il y ait eu beaucoup de monde quand il y avait le magistrat car il était très instructif, et que ça a fait prendre conscience à pas mal de monde. On a diffusé pas mal de tracts, puis il y a plein de gens qui sont venus s'informer et prendre un petit thé. C'est mieux de parler avec quelqu'un, lui donner un tract et vraiment lui expliquer ce qu'il se passe, plutôt que de lui dire « Tiens », il le regarde et le balance … Moi je rencontre pas tous les jours des squatteurs ou des gens qui vivent dans des maisons alternatives dans les Pyrénées Orientales. Rien que le fait qu'on ait fini par se croiser, à discuter, et prendre conscience des uns et des autres et des risques, et des peurs des uns et des autres également, c'est une avancée.»

Quoi de prévu pour la suite?
« 
Il y a une réunion jeudi soir pour parler des prochaines actions, pour voir si on repropose un campement ici ou ailleurs, si on fait cette projection puis on va continuer à alimenter le site ANTI-LOPPSI 2 … Hier, il y a eu un débat avec le syndicat de la magistrature SENATI qui était très intéressant, il y avait une trentaine de personnes … On a l'idée de créer peut-être un petit guide à diffuser facile pour n'importe qui pour que les gens prennent un peu conscience de ce qu'il se passe.»

Remarque: Nous avons essayé de faire l'écho de plusieurs voix, c'est pour cela que certains passages peuvent paraître un peu ambigus. C'est toutefois ce qui nous semblait le plus juste pour relater les propos des personnes qui ont bien voulu répondre à nos questions.

 

CEN


Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article