JAMAIS REPRESSION ne TUERA KARNAVAL

Publié le par Etrange Normalite

Le Carnaval est une tradition dont nous ne pouvons dater qu'approximativement les origines grâce à la découverte de masques ayants environ 10000 à 15000 ans avant J-C.

Le sens du Carnaval à cette époque est méconnu, nous connaissons seulement les caractéristiques de son évolution à partir de l'antiquité où la fête symbolisait les cycles agricoles et le passagede l'hiver au printemps. Lors de la fête, l'ordre social et la hiérarchie

sont renversés, le bouleversement qu'apporte le changement de saison est symbolisé par le bouleversement de l'ordre habituel.

 

C'est à l'ère du Christianisme que la fête prit le nom de Carnaval, « Carne » signifie « la chair », en référence à la quantité de viande consommée avant la période de privation qu'est le Carême. L'Église détourne la coutume en se l'appropriant : le Carnaval commence le jour de l'Épiphanie et se termine le jour du mardi Gras. La tradition veut qu'une sculpture de paille et de bois représentant toute les mauvaises choses soit brûlée et qu'il n'y ait pas de valeur marchande: ce jour là; l'avare et le cupide n'avaient d'autre choix que de partager leurs repas. L’Église, pour en réduire sa portée contestataire et ne réussissant guère à l'interdire, y apporta tout de même de nombreuses règles et par la suite et de tout temps on tenta de réprimer Carnaval.

 

Depuis une quinzaine d'année le Karnaval alternatif de Montpellier reprend le flambeau afin de remettre au goût du jour le sens et l'esprit de cette tradition. Cette volonté de briser les règles lors du carnaval était volontairement écartée par le carnaval « officiel », organisé par la mairie, sans participation active du peuple et durement limité à un trajet défini ainsi qu'une durée précise. Mais la répression est présente à chaque fois pour ce « Karnaval des gueux ».

 

Et c'est avec Vaval que nous brûlons nos maux. C'est dans une ambiance plutôt bon enfant que les chars sont construits, même si le risque de l'offensive policière perdure dans les esprits. Karnaval est avant tout une fête où la morale nous appartient. Toutes les canailles de Montpellier défilent durant ce rassemblement non officiel et subversif qui échappe à tout contrôle malgré 'encadrement policier.

 

Le 8 mars 2011 a eu lieu le Mardi Gras ou Carnaval. La fête a débuté dans la journée,avec un défilé dans Figuerolles avec de nombreux enfants ou les karnavaliers récoltaient de la nourriture pour ensuite partager un repas festif.

 

Plus tard, vers 19h, un second rassemblement partait du Pérou et rassemblait environ 400 personnes qui dansaient avec ferveur et bonne humeur au son des batucadas. Les festivités ont duré jusqu'à 22h30 environ. Sur la place Saint Anne, Vaval a brulé, et nos maux avec,les gens dansaient autour du feu. Tout d'un coup sonna l'heure de la charge des flics avec grenades assourdissantes, lacrymo, flash-ball, grenades de dispersion, et coup de tonfa à volonté. Sans sommation.

 

Les forces de police faisaient elles aussi la fête, une fête d'un toute autre type, ayant un air de manifestation fasciste et extrêmement violente. Le prétexte de jet de canettes sur les forces liberticides, ainsi que le déclenchement de bagarre entre karnavaliers dû à la forte dose d'alcool ingurgité au cour de la soirée ont évidemment forcé une intervention musclée (selon Midi Libre et les témoignages de la racaille policière). Etrangement nous n'avons pas la même version des faits. Cette soirée, jusqu'à l'intervention plus que musclée des forces répressivess se déroulait agréablement bien et sans violence.

 

L’émeute dura quelques heures, de nombreuses personnes ont été blessées , les festivités policières plus communément appelées « chasse à l'homme » durèrent environs trois heures. La garde mobile et la B.A.C ont semé la panique et arrêtées 8 personnes de façon hasardeuse avec des chefs d'accusation bidons.

Certes il y a eu de nombreux jets de canettes qui sont notre unique recours face à la violence policière. Lorsque nous vivons dans un Etat policier et que l'institution judiciaire a un partis pris , que notre parole ne vaut rien , nous ne nous soumettons pas à l'ordre établi. Ce soir là les gueux ont voulu prendre la rue, prendre ce qui nous appartient et faire reculer nos oppresseurs car « JAMAIS REPRESSION NE TUERA KARNAVAL ».

 

La banderole posée sur l’Église Saint Anne était pourtant claire, nous étions nombreux et déterminés à saisir la rue et exister ce soir là. Ce ne sont pas seulement des anarchistes, à qui les médias imputent tout actes de violences. De nombreuses personnes ont été choquées par la brutalité de l'intervention policière. Ce choc s'est transformé en résistance pour une poignée de gueux.

 

Les 8 personnes arrêtées ont été placées en garde à vue durant près de 48h, après lesquelles, épuisés, ils ont accepté la comparution immédiate (l'une d'entre elle avait déjà été relaxée). Les magistrats portent sur eux, avant même qu'il ne prennent la parole, un regard accusateur et des paroles méprisantes dues au fait que les accusés ne rentrent pas dans les critères moraux et sociaux admis.

Les témoignages de la police (c'est quasiment à chaque fois le même policier qui témoigne , était-il donc partout ce soir là?) sont considérés comme des preuves et à aucun moment on ne consent à les démentir. La magistrature estime que l'un des accusé ne peut pas affirmer s'être fait frappé abusivement car il n'aurait pas assez de contusions malgré des agrafes sur le crâne et de nombreux hématomes.

 

Le faux témoignage policier stipule qu'il se serait fait mal tout seul en glissant et c'est aussi le cas d'un second accusé. Pour ce pauvre gueux, les policiers demandent des dédommagements , ce surhomme aurait en effet blessé cinq policiers armés jusqu'au dent d'une seule main. Le procès se clos avec des sursis allant de 1 a 3 mois , 30 jours amendes pour un jeune homme et 1000 euros pour un autre, qui iront dans la poche de la racaille qui nous vampirise.

 

Ces peines et ce Karnageval ne sont que d'infimes exemples qui constituent cependant de réelles preuves de la violence policière et de l’État policier dans lequel nous vivons, État, justice et police fêtent Carnaval tous les jours, l'oppresseur se déguise en libérateur et le bourreau en justicier... A Mort Karnaval , Vive Karnaval !

Sandrine 

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